L’Edito – Décembre 2024

TOUS LES ANS, le temps de l’Avent nous invite à attendre un événement. Mais, qu’attendons-nous en vérité ? Nous avançons au cœur d’un monde où nos contemporains ne savent quel nom donner à leur attente, quel visage peut prendre leur espérance.
Le temps de l’Avent est un temps propice pour nous demander ce que nous attendons réellement. Quels sont nos véritables désirs ? Notre attente s’inscrit dans le long cheminement d’une humanité en quête de dépassement.
Il y a plus de 2000 ans, les premiers chrétiens attendaient le Messie.
Nous, nous pourrions nous laisser aller à dire que nous n’avons plus rien à attendre.
Tous les ans c’est la même chose. Jésus est né, il a partagé notre vie, il est mort et ressuscité. On connaît la fin du film depuis longtemps.
Si la façon de donner la vie est toujours un peu la même, dans chaque famille, pourtant chaque naissance est un événement attendu de façon particulière. On n’attend pas le quatrième enfant comme le premier. Mais on prépare sa venue avec la même espérance, le même désir de lui donner tout ce qu’on a de meilleur, les mêmes appréhensions aussi, quant à sa santé, son avenir.
De même, depuis notre Premier Noël, chaque Noël reste particulier. Nous avons pris une année de plus, des êtres chers nous ont quittés, le monde évolue si vite qu’il est parfois bien difficile de trouver des points de repère dans le flot d’informations toujours plus troublantes les unes que les autres.
C’est toujours, avec cette même espérance qui nous fait vivre, que chaque année nous attendons avec joie ce moment où nous nous redisons que Dieu s’est fait homme parmi les humains. Qu’il a voulu être si proche de nous qu’il est venu partager notre vie, notre condition humaine, nos souffrances et notre mort.
Ce n’est donc pas un Dieu stratosphérique mais un Dieu incarné, vivant au milieu de nous, en chacun de nous. Un Dieu vivant et bien présent, notamment quand des gestes d’accueil, d’amour, de réconciliation et d’entraide, se manifestent ici ou là parmi nous, entre nous et vers nos semblables.

Dans le Nouveau Testament, vivre éveillés signifie toujours non seulement la dignité humaine qui permet de relever la tête, mais surtout la puissance de la résurrection, l’énergie divine du Christ qui se communique à nous.

Alors voyez-vous le temps de l’Avent, le temps de l’attente est tout le contraire d’une attente passive. C’est être réveillés à la vie de Dieu.

Pour sortir notre foi de ce qui la menace : l’endormissement, l’ankylose, un conseil à la portée de tous. Profitons de ce temps de l’Avent pour faire un peu de gymnastique spirituelle.

Entrer dans une église régulièrement pour rejoindre la communauté priante des frères et sœurs pour le culte mais aussi entrer dans sa chambre seul et garder le silence, se tenir tranquillement devant le Seigneur.

Que ce temps de l’Avent nous permette de vivre dans une proximité plus grande avec Dieu et avec nos semblables.

 

Pasteure Leila Hamrat

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