L’Edito – Mars 2025

LE CARÊME, UN CHEMIN DE FÉCONDITÉ…

Ce 5 mars, le mercredi des Cendres a ouvert le début du Carême, ce temps liturgique qui nous prépare à Pâques fait référence aux 40 jours de Jésus au désert. Durant ces 40 jours, Jésus va vivre un épisode charnière entre son baptême et le début de son ministère. Le triple assaut sous forme de tentations auquel Jésus va être exposé va engager sa liberté vers tous les choix possibles. (Matthieu 4.1-4)

En refusant la transformation des pierres en pain pour assouvir ses besoins vitaux, en refusant tous les royaumes de la terre qui lui auraient permis d’étancher une soif de pouvoir et de puissance sur les hommes, en refusant enfin de se jeter dans le vide pour devenir comme un dieu, maître de la vie et de la mort, Jésus va refuser une toute-puissance imaginaire pour une faiblesse assumée dans ses limites et sa précarité.

Dans ce désert où se creuse la soif de l’absolu, Jésus accepte le vide, la frustration des besoins immédiats, bref le temps de l’épreuve, de la pénurie. Il accepte son humanité et en fait le lieu de son obéissance à Dieu.

Pendant son séjour au désert, Jésus n’a pas eu plus de ressources que nous. Pourquoi donc en aurions-nous moins que lui ? Par son exemple d’une faiblesse assumée jusqu’au bout, Jésus nous ouvre un chemin de vie. Celui où nous avons à résister aux voix qui tentent de nous faire quitter notre place pour en habiter une autre qui ne nous revient pas. Celui où nous avons à accepter et à composer avec nos limites.

Un chemin où de ces fragilités surmontées nous avons pris le temps de grandir et de croître.

En nous ouvrant à la conscience des frustrations fécondes, des limites positives, des fragilités transfigurées en compassion et en amour, le temps du carême est une bénédiction car il nous est donné comme un temps privilégié pour résister à l’air du temps.

Pasteure Leila Hamrat

fr_FR